« A considérer l'état où étaient les choses pendant l'hiver dernier, ne pouvait-on pas, Messieurs, regarder le prétendu empereur comme un étron dans une lanterne, et la reine de Hongrie, sa femme, comme la biche aux abois ?
Le roi d'Angleterre paraissait entre deux selles le cul à terre, ayant également à craindre pour Londres et pour le Hanovre. Nous pondions sur nos oeufs et, quant au roi de Sardaigne, il était en telle presse, qu'on lui aurait bouché le derrière avec un grain de millet; Le prince Edouard faisait florès: et donnait du fil à retordre à ses ennemis.
Le roi de Pologne, électeur de Saxe, avait été réduit à ne faire pendant pLusieurs années que de petites crottes; mais, tout d'un coup, la chance a tourné.
Et comment cela, me direz-vous? Le voici, Messieurs. La reine d'Espagne est un bâton merdeux qu'on ne sait par quel bout prendre. Elle a toujours eu, vous le savez, la fureur de péter plus haut que le cul. Qu'en est-il arrivé? Le roi de Prusse nous a pété dans la main, et le roi de Sardaigne nous a chié du poivre. »
(René-Louis, marquis D'ARCANSON, secrétaire d'état aux Affaires étrangères, Discours politique sur les affaires présentes, 1746, cité in Ferdinand Brunot, Histoire de la langue française, tome VI)
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